Depuis
quelques semaines, suite à la parution des premières conclusions de
l’enquête sur les 18-34 ans :
« Génération quoi ?», les articles se multiplient dans la presse à
propos de la jeunesse, ou plutôt d’une certaine jeunesse : la génération
dite Y.
Pourtant,
les critères retenus pour définir cette génération Y, me laissent perplexe,
tant ils sont parfois emprunts de
stéréotypes et de préjugés.
Nouvelles
technologies et big brotherisation de la société
Il paraît que les jeunes de la
génération Y ne décrochent pas de leur smart phone, des réseaux sociaux…
Je
le reconnais sans honte, je suis une geekette.
Toutefois,
je constate que des gens de 40, 50 ans et plus fréquentent les mêmes réseaux
sociaux que moi, et dévoilent parfois bien plus que ce que je ne le fais.
Je
crois que cette tendance n’est pas propre à une génération. C’est un mouvement qui transcende les générations.
Le
difficile accès au monde du travail : précarité, flexibilité, frustrations
Oui
j’ai fait des stages non rémunérés, et
jobs pourris.
Je
me suis fait exploiter en échange de quelques sous sur mon compte en banque,
ou pour avoir THE ligne sur mon CV.
Avec
le recul, je reconnais que ces expériences m’ont permis d’apprendre sur moi, sur le monde du travail durant ces
années. J’en suis fière, et je ne les regrette pas.
Aujourd’hui,
je gagne correctement ma vie, je ne connais pas la précarité, je ne
suis pas à plaindre.
MAIS
il est vrai que je ressens une grande
frustration au travail.
Les
tâches que j’effectue dans le cadre de mon boulot ne sont pas intéressantes.
Parfois, j’ai l’impression d’être complètement abrutie, de régresser. Toutes ces années d’études ça pour
ça ?! Je me sens quelque peu flouée.
Dernier
constat : le salaire versé aux jeunes diplômés ne leur permet pas de se
projeter suffisamment dans l’avenir. Il
faut toujours travailler plus, mais cela ne signifie pas pour autant de gagner
plus.
Difficile
de conserver toute sa motivation !
Le
problème du logement
J’en conviens, dégoter la perle
rare, lorsque l’on ne gagne pas
5 000 euros par mois devient difficile.
Il faut faire la queue pendant
des heures pour visiter des cages à rat, des plans foireux (chambre en échange
de ménage et plus si affinités : WTF !), avoir si possible de solides
garanties financières (merci papa-maman). Bref, il faut s’armer de patience, et
avoir beaucoup de chance que l’on soit trentenaire, quarantenaire ou dans la
vingtaine car la crise du logement
en France ne concerne pas spécifiquement la génération Y.
Instabilité,
anti-autoritarisme, et recherche de l’épanouissement personnel
Je
vois de plus en plus de jeunes de mon âge qui décident de quitter leur travail
pour faire un tour du monde pour 1 an, aller à l’autre bout du monde parce
qu’ils ne se sentent plus en phase avec la France…
Je
les comprends….Moi aussi, j’ai envie d’ailleurs….
A
l’heure des compagnies low cost, des sponsorings en tout genre, les jeunes
auraient tort de s’en priver.
Mais
souvenons-nous! Cette envie de voyage
n’est pas propre à une génération en particulier. Au XVIIIe siècle, les
jeunes Nobles partaient pour un Grand Tour, plus récemment les hippies ont pas mal voyagé….
Bref, les jeunes
d’aujourd’hui ne sont ni plus aventureux, ni plus individualistes, ni plus
insoumis que leurs aïeuls ne l’ont été !
Vers la révolte des
Y ?
Est-ce
que l’on va se révolter comme l’annonce avec fracas un journaliste du Monde ?
JE
NE LE CROIS PAS !
Les jeunes se sont
toujours illustrés par une envie de faire évoluer les choses, d’acquérir plus
d’indépendance, de se détacher de certaines valeurs adoptées par les
générations précédentes, bref, de tracer leur voix.
Peut-on aujourd’hui nous
le reprocher, et nous enfermer dans cette caricature de génération Y en nous
décrivant comme des enfants trop gâtés par leurs parents, instables,
ultra-connectés ?
Si
je dois descendre dans la rue pour défendre mes convictions, ce sera en tant
que citoyenne, pas en tant que représentante d’une génération. Je ne veux pas être réduite à être une Y.
Car je ne m’y sens pas liée. D’ailleurs,
je crois que la génération Y n’existe pas, qu’elle est un simple construit particulièrement pratique pour les politiques et les médias.
Pour
aller plus loin :
Frustrée, la jeunesse
française rêve d’en découdre, article de
Pascale Krémer, publié dans Le Monde , le 25 février 2014.
Les jeunes ne croient plus à
l’ascenseur social, article de Caroline Beyer, publié dans Le Figaro, le 26
février 2014.
Ecouter en podcast La génération Y sur France Inter, émission diffusée le 28 janvier 2014.
http://generation-quoi.france2.fr/
Ton article est vraiment très intéressant ! Je sors de mon trou mais je n'avais pas entendu parler du stéréotype de la génération Y ! Il y a bien une aire nouvelle mais elle touche tous les ages et pas que les jeunes ! Le monde est en changement perpétuel c'est normal que les mœurs évoluent, que les gens changent, s'adaptent ! On y est bien contraint !
RépondreSupprimerEn tous cas je partage ton point de vue :)
Tendresse et baisers sucrés
http://berengereinwonderland.blogspot.fr/
Merci pour ton commentaire!
SupprimerBel article, complet et bien documenté ! Bravo pour ta petite une :)
RépondreSupprimermerci, ça fait plaisir, car j'ai pris du temps pour l'écrire!
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