lundi 31 mars 2014

Soyons fous : découvrons ou redécouvrons " l'art dégénéré "!

L'Art dégénéré est en vogue! Une exposition Degenerate Art: The Attack on Modern Art in Nazi Germany, 1937» lui est actuellement consacrée à la galerie Neue à New-York.

Eternal Wanderers

Pourtant, cet art (l'Art moderne) revient de loin.  Adolf Hitler n'a eu de cesse de tenter de faire taire les artistes de l'avant-garde allemande et de se débarrasser de toutes leurs œuvres qu'il qualifiait de " dégénérées " en faveur un " art " officiel beaucoup plus lisse appelé " l'art héroïque ". 
Au total, ce sont près de 27 000 œuvres qui ont été détruites, vendues, perdues... 

The Angler
Paul Klee, The Angler, 1921

A Group of Artists (The Painters of the Brücke)
Ernst Ludwig Kirchner
Oskar Kokoschka, 1910
Le film " Monuments Men " de George Clooney, inspiré de faits réels raconte l'épopée de spécialistes de l'art infiltrés en territoire ennemi, pour sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Il traduit un intérêt croissant pour cette obscure partie de l'histoire ayant mis à mal l'art.  



Au delà de la rencontre artistique, il me semble que cette exposition organisée à New-York est vectrice d'un message fort.
Il est - indirectement - question de devoir de mémoire, d'un combat contre le totalitarisme qui n'a malheureusement pas disparu et est réapparu sous d'autres formes. C'est surtout un appel en faveur de la liberté des artistes.
Ne l'oublions pas, en 2014, dans certains pays, les artistes ne peuvent malheureusement pas s'exprimer ...
 
The Beserker
Ernst Barlach, The berseker, 1910
Pour aller plus loin :

Degenerate art : the attack on modern art in nazi Germany, 1937
Exposition jusqu'au 30 juin 2014
Neue Galerie New York
Museum for German and Austrian Art
1048 Fifth Avenue
New York, NY 10028

Tel. +1 (212) 628-6200
Fax +1 (212) 628-8824

dimanche 30 mars 2014

R.I.P : n'oublions pas le street-artiste Français, Zoo project

N'oublions pas ses immenses fresques en noir et blanc, ornant les murs d’immeubles de Paris.



 


N'oublions pas ses œuvres engagées.
N'oublions pas ses peintures et ses photos réalisées pendant la révolution tunisienne.

"Je voulais voir une révolution, dit-il pour expliquer son attrait pour la révolution tunisienne ... L'art n'est pas en dehors de la vie."

Alors il atterrit à Tunis, et un peu par hasard, il commença à peindre sur des murs le portrait en pied et grandeur nature des victimes des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
 


Par peur d’être récupéré à des fins politiques, il quitta précipitamment Tunis pour Choucha, un camp de situé à la frontière libyenne.
En immersion pendant un mois dans ce camp, il prit de nombreuses photos, dessina « les visages de la révolution »,  qui furent publiés dans Le Monde Magazine en juin 2011. 


De retour en Europe, il remporta un prix lui permettant de financer un projet artistique, en partenariat avec le réalisateur Antoine Page.
Durant 4 mois, ils  firent 15 539 km à travers l'Europe, jusqu'aux confins de la Sibérie. 
Ils racontèrent ce périple dans leur documentaire : « c’est assez bien d’être fou » qui mêle dessins, et vidéos.



Billal Berrani, alias " Zoo project ",  s’est éteint, à l'âge de 23 ans, à Détroit, aux États-Unis.

Pour aller plus loin :

http://www.zoo-project.com/

jeudi 27 mars 2014

Découvrir ou redécouvrir Brooklyn à travers l'objectif de William Klein

New-York, Brooklyn, 2013.
Le photographe américain William Klein arpente les rues de ce charismatique et célèbre quartier à la recherche de scènes de vie à immortaliser.
Son œil et son talent font le reste. 
On découvre de superbes clichés qui racontent une vie de quartier, le communautarisme, la criminalité, des ambiances, enfin... l'Amérique.


New-York, Brooklyn, 2013, Paris, près de la place des Vosges, polkagalerie : une exposition intitulée " BROOKLYN + WILLIAM KLEIN " à voir et à revoir!

 # Brooklyn





 # Law and Order

William Klein, " Un juge au tribunal ", Brooklyn, 2013

# "Polisse"

William Klein, " Géographie du crime ", Brooklyn, 2013
William Klein, " Policiers à vélo au bord du fleuve, Manhattan au fond ", Brooklyn, 2013
# Melting Pot, Salad boiled...

William Klein, " Mariage chinois ", Brooklyn, 2013
William Klein,"  Défilé Jamaïcain ", Brooklyn, 2013
William Klein, " Peinture murale à Williamsburg ", Brooklyn, 2013

# American way of live

William Klein, " Luna Park ", Brooklyn, 2013
William Klein, " Welcome to Coney Island ", Brooklyn, 2013
Informations pratiques :

BROOKLYN + WILLIAM KLEIN 
Jusqu'au 24 mai 2014
de 11h à 19h30
Entrée libre
Polkagalerie
Cour de Venise
12, rue Saint-Gilles
75003 Paris, France

mercredi 26 mars 2014

Exposition - La tête dans les nuages

Nuages aux couleurs et aux formes changeantes, reflets du soleil aux 4 coins du monde :  l'exposition " la tête dans les nuages " nous invite à la contemplation de la beauté de l'univers.
Disséqués par les scientifiques depuis environ un siècle, les nuages ne devraient plus avoir de secrets pour nous. Pourtant, ils sont aussi mystérieux que fascinants.
Ils symbolisent le rêve, la légèreté, ils invitent au voyage!

Venez vous instruire sur le fonctionnement des nuages, et la genèse de leur étude : les nuages n'auront plus de secret pour vous!
A l'étage du musée du Montparnasse, ambiance cosy garantie. Prenez votre temps, profitez de l'ambiance relaxante, et découvrez les œuvres de 5 artistes contemporains (photographies, et peintures notamment) de passionnés.

Olivier Masmonteil, " Quelle que soit la minute du jour ", 2007-2009
A travers Huang Shan, Mi-Hyun Kim, 2007

A travers Huang Shan, Mi-Hyun Kim, 2007
Berndnaut Smilde, " Nimbus green room ", 2013
Informations pratiques :
La tête dans les nuages
Jusqu'au 18 mai 2014
de 11h à 18h sauf le dimanche
Entrée libre
Musée du Montparnasse
21 avenue du Maine
75015 Paris

lundi 24 mars 2014

Les affamés, chronique d'une jeunesse qui ne lâche rien de Léa Frédeval

Donnez la possibilité à une jeune diplômée d'écrire sur la jeunesse, à un moment où " l' enquête génération quoi? " fait des remous. Prenez en compte le fait que cette jeune femme a jonglé avec des tas de petits boulots et de stages durant toutes ses études, avec des histoires d'amour 2.0, et des problèmes pour payer son loyer. Secouez le tout, vous obtenez les affamés, de Léa Frédeval, sorti le 6 mars dernier!



Tout d'abord, je tenais à dire que j'ai apprécié son entrain, sa verve. Certains extraits sont savoureux :

Autrefois, le jeune ne pouvait s'exprimer, il ne le devait pas. C'était ainsi. Il suivait le mouvement. Il coloriait sans dépasser. Les moeurs ont évolué.
L'adulte en devenir dispose désormais d'une place défnie au sein de la famille...
....Le jeune d'aujourd'hui peut donc s'exprimer auprès des siens et des autres si ça lui chante. Il a une parole. Parler, c'est bien ; être écouté, c'est mieux.

Ou encore :

Parce qu'on est jeune, on doit être reconnaissant d'être embauché comme stagiaire pour remplacer un poste réel? Parce qu'on est jeune, on vit mieux dans un neuf mètres carrés? Parce qu'on est jeune, on a davantage la capacité de travailler 75 heures par semaine cumulant vie étudiante, boulot et stage? C'est une blague ou juste un complot entre individus de plus de 30 ans pour se dédouaner de ne plus vivre ainsi?

Léa Frédeval
Toutefois, comme je l'ai précisé dans mon article sur la génération Y, la jeunesse n'est pas un tout, une masse avec des caractéristiques communes. Nous sommes tous différents, c'est pourquoi, je ne me reconnais pas dans un certain nombre de propos de Léa Frédeval (sur l'alcool, la drogue notamment).

Ce livre a par ailleurs de nombreux défauts. Léa a pris le partie d'écrire un peu comme elle parle, ce qui donne un langage " d'jeun/racaille "  et des citations pas toujours bienvenues. Elle utilise en même temps un vocabulaire châtié. Le passage d'un monde à un autre est déconcertant, la jonction entre ces deux mondes, ne se fait pas...

En dépit de ces remarques, je crois qu'un certain nombre de politiciens devraient lire ce livre, en lieu et place des fiches sur la jeunesse qui leur sont préparées par des (jeunes?) conseillers qui ne vivent pas cette vie, et qui ne peuvent pas la comprendre.
Cela leur permettrait peut être de mieux considérer les espoirs des jeunes, et leur état d'esprit.

dimanche 23 mars 2014

Hand in hand # Follow me to....

" Hand in hand # follow me to..." est un projet réalisé par le photographe russe Murad Osmann.
Il s'agit d'une série de photographies publiées sur instagram, et réalisées (notamment avec un iphone) aux 4 coins du monde, au cours de voyages qu'il a effectués.
Toutes ces photographies ont un point commun : elles représentent une jeune femme, de dos (sa petite-amie :  Nataly Zakharova) qu'il tient par la main, comme pour nous suggérer qu'ils se laissent entrainer, dans chaque pays visité, vers l'inconnu et de nouvelles aventures.

 


murad osmann photographe

 

 

 

 

 


Le concept est aux premiers abords sympa : bonne idée, jolis cadres, et modèle.
Toutefois, certaines photographies sont vulgaires (je ne les ai volontairement pas publiées). Cela discrédite donc un peu le projet. Par ailleurs, la qualité de certaines photos laisse vraiment à désirer (je n'ai pas publiées les photographies que je jugeais trop " bas de gamme").

Fort du succès de sa première série de photos, Murad Osmann a récidivé.
La mise en scène de ces nouvelles photos est plus élaborée (photographies non réalisées avec un iphone, il me semble). Les clichés ont également été davantage retouchés : peut-être trop?!

Murad Osmann 2014 1 Murad Osmann Follow me

Murad Osmann 2014 3 Murad Osmann Follow me

 Murad Osmann 2014 2 Murad Osmann Follow me

Murad Osmann 2014 14 Murad Osmann Follow me

Pour aller plus loin : 

Ces photos ont eu un réel succès sur Instagram et ont inspiré d'autres " artistes en herbe ".
C'est notamment le cas de Sami Ayachi qui a réalisé une vidéo reprenant le même principe que Murad Osmann, et ayant pour but de nous faire découvrir la Birmanie.



jeudi 20 mars 2014

Un été à Osage County au cœur d’une maisonnée fissurée

On entre dans cette maison affaissée, toute pleine de fissures. Tout commence par les fondations qui sont bancales : père alcoolique et adultère, mère lunatique, parano et droguée.
Il y a cette fratrie également usée par des parents trop durs, trop exigeants, et en même temps incapables. 3 sœurs qui se retrouvent en raison de la disparition de leur père.
Il y a tout d'abord Barbara (Julia Roberts), la préférée des parents dont on a toujours beaucoup attendu, à qui l’on reproche de s’être éloigné de tout cela. Son mariage s’effrite lui aussi, à l’image de cette maison.
Que dire d'Ivy, cette deuxième sœur qui est restée envers et contre tout, mais qui souhaite enfin prendre son envol, et de Karen dont la parole ne semble pas beaucoup compter et qui s’est réfugiée dans les relations amoureuses foireuses ?!

 

J’ai adoré le jeu de Meryl Streep qui m’a réellement impressionné.
Chaque famille a ses histoires, ses cadavres dans le placard. Celle-là est emplie de souffrance. L’enfance des parents a rejailli sur leur comportement une fois adulte. Quant à l’enfance des 3 filles, qui n’a pas dû être de tout repos, elle a également laissé des traces douloureuses.


Une seule question me taraude à la fin du film : pourront-elles s’extirper de leur passé, et être enfin heureuses ?

La bande annonce du film :

 

mercredi 19 mars 2014

Relation longue distance, relation transfrontalière 2.0



Combien sommes-nous dans le monde à vivre une « relation longue distance », une relation transfrontalière, une relation 2.0 ?
A l'heure des années universitaires dans le cadre du programme Erasmus, des échanges universitaires et des stages aux 4 coins du monde, mais également des compagnies low cost, de l’idtgv, des réseaux sociaux, les relations de ce type sont monnaie courante.



Pourtant, force est de constater que ces relations sont rarement bien vues de notre entourage.
Combien de fois ai-je entendu « ah non mais je ne sais pas comment tu fais, moi je ne pourrais pas ! » ou encore « loin des yeux, loin du cœur » 
En général, après avoir entendu ces quelques mots, j’ai très envie de m’énerver.
MAISSSSS…. Je souffle un bon coup, et je réponds tout simplement que lorsque l’on aime quelqu’un qui habite à plusieurs milliers de kilomètres de chez soi, on met de côté ses tendances fusionnelles, et on supporte, on fait avec, on est patient !


Enfin… On est patient… jusqu’à un certain point….
Je crois qu’il ne faut pas que ça dure éternellement.
Selon moi, il y a un espoir que le couple tienne que si les 2 partenaires ont des échéances précises : un an, le temps d’une année d’études à l’étranger, 2 ans le temps d’un VIE ou d’un contrat…et la possibilité de communiquer aisément.
Big up aux opérateurs téléphoniques fixe et mobile qui incluent dorénavant dans les forfaits des appels à l’étranger et dans les dom/tom pour des tarifs plus que raisonnables!
Big up également à skype, facebook, & co. qui nous rendent cette vie tellement plus facile en dépit du décalage horaire!  




Mais il y a forcément des moments où cela ne va pas. On a des gros coups de blues.
« Et s’il trouvait quelqu’un de mieux que moi ? Et s’il se lassait tout simplement, faisait marche arrière ? ».
Pour moi, ce sont les deux premiers mois sans se voir qui ont été les plus durs. Je me posais plein de questions, j’avais peur de tout, je doutais : de lui, de moi !
Je ne sais pas trop comment et quand cela se produit, mais il y a une étape dans la relation à distance, on l’on arrive à se détacher de tous ce genre de choses et de questions qui parasitent l’esprit.
Enfin, on est serein, on apprécie de passer des moments ensemble, plus de disputes, de crises de jalousie, gestion de la tentation…
De façon étrange, se profile une autre étape dans cette merveilleuse relation : la peur des retrouvailles. Après avoir acquis une indépendance, on apprécie cette forme de vie. On a en quelque sorte les avantages d’être en couple sans en ressentir les contraintes : il va nous falloir réapprendre à vivre ensemble.

Il nous reste 4 mois avant de nous retrouver.
Le fait d’avoir surmonté toutes ces difficultés a rendu notre relation plus solide que jamais. Nous nous connaissons mieux, et avons été capables de faire des choix pour vivre ensemble. Dans une étude publiée par le Journal of communication, deux chercheurs (Crystal Jiang de la City University of Hong Kong et Jeffrey Hancocks de l’Université de Cornell aux Etats-Unis) ont démontré que les relations longue distance sont plus solides que les autres. L'avenir nous le dira...
Certains me disent : « c’est bientôt la fin ». Je leur réponds : « ce n’est que le début d’une belle et longue aventure » !